Être tranquille. Au moins juste quelques minutes. En ce moment c'est ce don j'avais besoin parce que c'est pas tous les jours qu'on communique avec un lynx par la pensée. Ça faisait déjà bien cinq longs mois que je vivais avec Danny, mon petit réfugié, et encore maintenant je n'étais pas sûr de vouloir rester ici. Ce n'était pas ce genre de vie que je voulais, vivre à l'écart de la société on peut pas dire que se soit le top, mais je n'avais pas tellement le choix. Il était impossible pour moi de quitter Dann maintenant, et je peux vous dire qu'aucune personne ne vous accepte quand vous vous baladez avec un lynx. Je sais de quoi je parle. Et puis j'ai trouvé cette école, par hasard, et je me suis dit que se serais mieux pour nous deux...Je marchais tranquillement, laissant ma main effleurer les douces pétales des roses. Danny était accroupit par terre, près à bondir sur ce pauvre papillon qui ne se doutait de rien. Tu voudrais pas le laisser en vie ? Il est trop beau en plus, lui demandais-je gentillement. Il leva les yeux vers moi. D'accord..., Merci Danny chérie ! Je lui fis un grand sourire et il partit en courant et en sautant partout. Parfois je voyais une petite tête apparaître au dessus d'un bosquet, ou juste le bout de ses oreilles filer dans tout les sens. Il est trop rigolo quand il joue ! C'est dans ces moments là que je me rend compte à quel point je l'aime ce petit animal. En quelque semaine il a réussi à prendre une grand place dans mon cœur et est devenu mon seul confident. Ce n'est pas que mon esprit qui est lié à lui, c'est toute mon âme.

S'évader, c'est ne plus penser à rien, juste à la brise tiède qui passe avec douceur dans vos cheveux; juste au senteurs enivrants de la nature qui vous entoure. Abbey marchait doucement au milieu des jardins, continuant de faire le tour du propriétaire. Elle restait totalement perdue dans ses pensées, elle qui n'avait rien demandé aux autres, qui n'avait jamais fait de mal à personne, que lui arrivait-il ? Pourquoi tout ce bordel ? Loin d'être une petite sainte, elle se considérait tout de même comme quelqu'un de suffisamment équilibrée pour ne pas à avoir à subir tout ces changements. Elle sentit une larme chaude perler au coin de son œil droit. Seuls les anges ne pleurent pas; et à ce moment là même au milieu de ces magnifiques fleurs roses, rouges, vermeilles sortants tout droit des rêves les plus fous; elle ne se sentait pas apte à retenir ses larmes. Pourtant elle balança la tête en arrière et tout en continuant de marcher elle remplit ses poumons d'air frais, quitte à les faire exploser. Elle se sentait flotter, un peu comme si elle n'avait plus pied avec la réalité, elle se surprit en train de penser à des choses totalement folles... Puis soudain, elle autorisa son corps à se transformer pour la première fois... Oui la première fois car jusqu'à maintenant elle n'avait jamais vraiment vécut ça, sa première transformation elle ne l'avait pas vécue, ou du moins, elle ne s'en souvenait plus. C'est dingue cette ivresse qui vous envahie quand vous entrez dans un autre corps, vous vous sentez perdu, déboussolé, vous vous demandez comment vous arrivez à guider vous muscles, vos membres; vous découvrez des milliers de nouvelles possibilités.

J'étais complètement perdu dans mes pensées quand soudain un cheval apparu non loin de moi. Mais c'est quoi ce bordel ?! Ah oui c'est vrai, ici c'est une école où des gens se transforment et communique avec un animal. Je crois que je vais mettre du temps à m'y habituer... En bon protecteur, Danny s'interposa entre moi et l'animal, prêt à attaquer. Je soupirais et levais les yeux au ciel; c'était toujours comme ça avec lui ! Danny si tu réagis comme ça devant toute les personnes qui se transforme, je risque pas de me faire des amis ! Et comme toujours, il m'écouta, s'assit et me regarda. Désolé. Je m'approchais de lui et lui fis une grosse grattouille à la tête. C'est pas grave ! Il se frotta tendrement sur ma jambe, heureux que je ne lui en veuille pas. Je souriais. Qu'est-ce que j'aime ces moments de tendresse ! Puis je me rappelais que nous n'étions plus seul. En effet, un magnifique cheval se trouvait en face de moi et même si je n'y connaissais rien au chevaux, j'aurais presque juré qu'il ou elle était palomino.
- Bonjour !
Euh... Est-ce qu'un cheval est censé comprendre un humain ?

Abbey n'avait pas encore remarqué la jeune fille se trouvant devant elle, quand elle la vu elle pila sur elle même freina soulevant quelques mottes de terre au passage. Et merde. Elle dressa les oreilles, écoutant attentivement ce que disait l'autre; elle la saluait. A son tour, Abbey voulu sourire, et la saluer. Pourtant aucun son ne sortit de sa gorge à part un hennissement rauque. Puis enfin elle remarqua le lynx qui se trouvait devant la rousse et pencha sa tête vers se dernier, le reniflant. Était-ce un danger ? Comment pouvait-elle se transformer en humain à nouveau, retrouver sa vraie forme ? Car c'était bien beau de courir dans les champs, mais la jeune femme devant elle devait se poser des questions... Au fond d'elle la brune avait peur de se faire durement réprimandé. Interdiction de détruire les jardins, de niquer la pelouse, et d'effrayer les autres élèves. Ceci la fit presque sourire et si elle avait eu forme humaine elle aurait surement glousser à sa connerie. C'était dans sa nature... Se concentrant, elle réussit à redevenir la jeune fille qu'elle était encore il y avait quelques minutes. Elle s'empressa de relever la tête et d'esquisser un sourire gêné sur ses lèvres vermeilles; passant une main maladroite dans ses longs cheveux.

Je sentis Danny se crisper quand le cheval vint le renifler. Du calme Dann, il ou elle ne nous veux aucun mal. Du moins j'espère... Puis il hennit, comme pour répondre à mon salut. Houa, je savais pas qu'un cheval pouvait comprendre un humain ! Quelques minutes passèrent sens que rien ne se passe. Bon, je m'ennuie un peu là. Soudain, sans que je m'y attende, le cheval reprit forme humaine. Je sursautais tandis qu'une jeune fille apparu et elle était vraiment jolie. Je me perdis dans la contemplation de son visage. Elle avait de très beau cheveux brins qui avaient l'air si doux... Et puis ses yeux, un bleu profond, si... intense ! Bizarrement son visage me disait quelque chose, est-ce qu'on c'était déjà rencontré ? Tu devrais peut être dire quelque chose, non ?. Sa voix me ramena sur terre. Oui tu as raison.
- Salut, moi c'est Zahara et voici Danny.
Celui ci me regarda, ne savant pas trop comment réagir. C'était la première fois qu'il voyait ce genre de phénomène et il était un peu perdu. Je passais une main dans son pelage et lui fis des grattouilles sur la tête pour le rassurer. Il est trop doux ! :O

Abbey esquissa un doux sourire et regarda l'inconnue. "Euh... salut, moi c'est Abbey" Elle tourna le regard regardant derrière elle la pagaille qu'elle avait mis. Puis revint à la jeune fille rousse. "Écoute, je suis désolée, je sais j'ai foutu le bordel, je sais pas si tu es une sorte de surveillante mais ne t'inquiète pas je vais tout arranger !" Dit-elle d'une seule traite en serrant les dents. Elle se sentait fautive et tellement minable d'avoir amoché un si bel endroit qui avait du couter des heures de travail aux jardiniers du château. Depuis son arrivée elle avait l'impression d'enchainer conneries sur conneries et commençait à se sentir vraiment mal.
La brune tourna une dernière fois son regard, observant les alentours d'un air désolé, tout n'était que désordre... Partout des mottes de terres arrachées, la pelouse ruinée et pour ajouter au coté dramatique, des pétales de roses aux couleurs de l'aurore jonchant le sol.

Un petit rire m'échappa. J'avais vraiment l'air d'être une surveillante ?
- Déstresse ! Je suis pas une surveillante.
Je lui souris. C'est vrai qu'elle avait foutu une sacré pagaille; Par endroit l'herbe avait été arrachée et des fleurs étaient maintenant cassées et touchaient le sol. Mais elle n'y pouvait rien, elle devait surement ne pas très bien contrôler son don, enfin je pense... Réalisant que Dann ne disait plus rien, mon regard se tourna vers lui. Il ne bougeait pas, nous écoutant sagement. Tout vas bien Danny ? Il me regarda. Oui, oui. Bon.
Le soleil tapait durement aujourd'hui et je commençais vraiment à avoir chaud. Je sortis un élastique de ma poche et m'attachais les cheveux. Heureusement que j'ai mis un t-shirt !
- Sa te dérange pas si on va à l'ombre ? J'ai trop chaud.
Enfaite ce n'étais pas vraiment une question. Je partis m'abriter sous un arbre et m'assit en tailleur dans l'herbe fraîche. Danny me rejoint et se blottit contre ma jambe. Je le trouvais tout bizarre. Regrettait-il notre vie avant de venir ici autant que moi ? Je pense que nous étions au même point. Ce château avait l'air d'être génial et franchement on était quand même mieux ici. Bien sur on ne vivrait plus au jour le jour, en se foutant de la vie, mais ici tout était bien mieux pour lui. Il pourrait courir partout et s'amuser comme un petit fou. Voulant le réconforter, je me mis à le caresser gentillement.

Abbey se décida à suivre Zahara, se sentant vraiment débile. Elle cru alors bon de s'excuser. "Tu sais, je suis vraiment désolée, en ce moment je suis parano... Mais je ne suis pas comme ça d'habitude. C'est juste qu'en ce moment j'ai tellement de choses qui changent dans ma vie..." Dit-elle d'une seule traite tout en s'asseyant dans l'herbe et en fixant ses pieds. " Puis elle leva le regard et aperçu le lynx de la jeune fille. "Il est superbe tu sais. Tu as beaucoup de chance de l'avoir; au moins tu es sure d'avoir un ami qui ne te lâchera jamais..." Elle adressa par la suite un sourire amical à la rousse avant de contempler le jardin, le regard perdu. Elle avait mal un peu partout, elle pensait que c'était à cause de sa transformation et elle espérait que ça passerait très vite. Puis revenant à la conversation précédente aussi vite qu'elle l'avait abandonné, elle reprit : "C'est quoi son nom déjà ?"

Abbey me suivit et commença à s'excuser, comme si ce qu'elle avait fait était un acte horrible.
- Tu sais tu n'as pas à t'excuser, c'est normal que tu sois comme ça en ce moment. Moi aussi je n'étais pas dans mon état normal quand j'ai compris que je communiquais avec lynx. C'est vrai quoi, c'est pas à tout le monde que ça arrive !
J'avais beaucoup de compassion pour elle. Son don devait être dix fois plus dur à gérer que le mien, et pour tout dire, je me sentais vraiment minable à côté d'elle. En peu de temps son corps changeait et elle devait affronter de nouvelles difficultés, quand à moi j'avais juste le pouvoir de parler à un lynx et j'arrivais quand même à me lamenter. Le pire c'est qu'elle avait raison; j'avais bel et bien un ami qui ne me lâchera jamais et à qui je peux tout confier, alors qu'elle, elle n'avait pas cette chance. Soudain la voix de Danny me ramena sur terre. J'adore quand on me dit que je suis superbe ! Je lui souriais. Faudrait pas que ça te monte à la tête quand même. Mais non !
- Il s'appelle Danny et il adoooore qu'on lui dise qu'il est beau !
J'insistais bien sur le "adore".

« Alors saches Danny, que tu es le plus beau gros chat du monde que je n'ai jamais croisé ! » Dit Abbey en faisant un clin d'œil à Zahara. La jeune fille appréciait vraiment la rousse, elle la trouvait douce, sympathique et à l'écoute des autres; sa bonne humeur contagieuse donnait à Abbey l'envie de rire aux éclats et de sourire à s'en décrocher la mâchoire. Rencontrer quelqu'un d'autre qui était spécial comme elle, lui faisait presque oublier ses craintes. Pourtant elle ne pouvait s'empêcher de repenser à cette nuit au bord de la plage qui avait si mal tournée, elle se demandait comment elle pourrait contrôler son nouveau corps, comment elle ferait pour emprisonner son instinct animal...

Un petit rire m'échappa en entendant Abbey alors que je sentais bien que Danny était assez mal à l'aise. Je rit encore un coup; j'aime l'embêter ! Soudain je me rendis compte que je ne sentais plus trop ma jambe à force d'avoir été assise dessus. Je me mis debout et mis me mis à taper le sol de mon pied pour en faire partir mes fourmis. Tu as l'air d'une grosse débile ! Je sais mais c'est pas grave. Il fallait absolument que je fasse partir cette sensation horrible. Après quelques minutes qui semblaient être des heures, je commençais à avoir cette fois-ci des fourmis dans toute la jambe. Une petite moue triste se dessina sur mon visage.
- J'ai des fourmis dans la jambe et elles veulent pas partir !
Abandonnant l'idée de les faire partir je me rassit par terre et fit un grand sourire à Abbey.
- Et sinon, tu viens d'arriver toi aussi ?
J'avais réellement envie de la connaître. Elle semblait si douce et sympathique ! C'était comme si quelque chose de bon émanait de son visage. Je posais mon bras sur Danny et commençais à m'amuser à ses poils. Tu sais, je suis pas un jouet mais un animal ! Je l'ignorais, attendant la réponse d'Abb'.