Sitting and thinking [pv. Lili]

Damien marchait dans le parc, regardais un peu partout les alentours d'un côté voyant des enfants se bagarrer, jouer dans les modules du parc. Et de l'autre côté, des personnes se promenant sur un sentier. Pour sa part, il opta pour prendre un banc près de lui et s'asseoir pour relaxer. Il s'assied sur un banc de par, qui n'était pas nécessairement confortable, mais bon, c'était la même chose dans tous les parcs. Il laissa aller sa tête dans le vide vers l'arrière fermant ses yeux, laissant aller un soupir. Il réfléchissait à tout et rien. Il se sentait bien. L'air de l'extérieur était si bonne, très fraîche. Il n'avait rien apporté avec lui, voulant seulement contempler les lieux, admirer la nature. Il observait aussi les gens, le contraste entre les jeune, les enfants et les personnes plus matures, comme celles qui prenaient un marche sur le sentier. Il réfléchit alors à la musique, il se sentit tout d'un coup inspirer. Il allait sûrement composer en rentrant au château. Une pièce à la guitare qu'il allait ajouter des paroles à celle-ci.

Après ses pensées pour la musique, son regard se posa sur un couple prenant une marche. Une jeune couple. Ils étaient très beaux à voir. Il aimerait tellement être en couple, mais en même temps, il ne savait toujours pas s'il était prêt. La personne avec laquelle il en était pratiquement sûr de l'être, cette personne n'était pas du tout sûre, ne sachant pratiquement pas ce qu'était l'amour. Ne sachant pas ce qu'était les sentiments de l'amour. Mais pourtant il aimait beaucoup cette personne et il espérait qu'elle l'aime aussi. Mais ce n'était que des pensées. Il revint de ses pensées en voyant un chien sans maître à ses pieds qui le regardait comme s'il voulait que Damien le flatte. Ce qu'il fit en souriant.

Ras-le-cul de ces gens bien proprets qui pressent le pas quand ils ont le malheur de croiser ton regard, ras-le-cul de ceux qui passent à côté des mendiants et font semblant de ne pas les voir. Ras-le-cul de ces mecs en costard-cravate qui s'accrochent à leur malette comme à leur propre vie, on pourrait croire que si on leur enlève ils meurent. Ras-le-cul des yeux outrés des vieilles commères qui dévisagent le voisinage de derrière leur rideau mais tournent la tête en émettant un petit bruit snob si tu essaies de leur parler. Ras-le-cul de ces péquenots qui dévisagent de travers n'importe quelle personne qu'ils n'ont jamais vue sous prétexte qu'elle n'est pas du coin. Ras-le-cul de ces secrétaires de merde dans l'administration qui gloussent entre elles pour cracher sur les clients et qui te jettent avec une politesse de bouledogue 'c'est pas le bon guichet' quand on essaie de leur faire faire leur boulot.

Tu marchais dans les allées du parc de Brockhurst, tétant ta Camel comme un biberon, l'air ni plus ni moins maussade que d'habitude. En passant à côté d'un sans-abri vêtu d'un trench coat, tu fouillas dans ta poche et sourit en lui donnant en main propre - enfin plutôt sale dans son cas - les pièces que tu avais. C'était bizarre, un des rares vrais sourires que je t'avais jamais vu faire. Ceux-là tu ne les faisais que quand tu donnais de l'argent. Peut-être parce que tu te disais que tu aurais bien voulu qu'on te sourie quand cela avait été l'inverse et que tu étais la gamine qui tendait la main. Il te rendit un sourire édenté et tu partis en le laissant là, à mon grand soulagement parce que j'avais un peu peur qu'il montre ce qu'il y avait sous son manteau et très sincèrement je n'avais pas une envie pressante de savoir. Ton visage redevint de marbre et tu te remis à regarder seulement les trente centimètres de graviers devant tes pieds chaussés de dix bon centimètres de talons. Ce jour-là tu avais abandonné le sweater informe et le jean déchiré pour remettre de l'ordre dans ta tenue avec une jupe de tailleur chic noire. Noire était également ta chemise de soie dont les deux premiers boutons étaient ouverts sur un décolleté raisonnable mais aguicheur. Seules les broderies ornant les coutures de ton haut étaient colorées, d'un vert pistache du plus ravissant, un vert avec suffisamment de bleu pour rappeler tes yeux mais avec suffisamment de jaune pour rester vert. Seule la cigarette gâchait le tableau de la jeune femme d'affaires respectable. Ce qui n'était pas plus mal puisqu'il ne fallait pas oublier qu'une belle tenue ne te rendait pas plus aimable.

Tu levas un peu le nez pour contempler les choses qui t'entouraient. Que de cris d'enfants et de mères poules ! Tu les haïssaient, tous ces bambins trop innocents pour ne pas être énervants, toutes ces putes snob qui prenaient la main de leur fils et l'écartaient quand elles voyaient quelqu'un de trop standard ou trop original. Tu les haïssais pour cette façon dont elles agitaient leurs petites saucisses cocktails dans les apéros en disant 'Oh mais maman c'est le meilleur job du monde, les enfants sont tous que j'aime !' alors que tu savais parfaitement qu'elles avaient envie de noyer leurs gosses trente fois par jour et qu'elles maudissaient plus de fois encore le beauf qui les avait engrossées pour les avoir privées d'une vie ne tournant pas autour de couches-culottes, biberons et pansements. Ah les joies de la ménagère ! En soupirant et te demandant - me demandant - à nouveau pourquoi tu étais sortie te balader, tu t'assis sur un banc. Mais qu'est-ce que je suis censée en savoir moi de ce que tu fous là ? Je ne te contrôle pas je te rappelle, et tu ne m'écoutes jamais de toute façon, deuxième rappel. Le banc tait déjà occupé par un jeune homme plutôt normal mais qui venait du château. Tu lui jetas à peine un regard en coin puis retournas à ton étude de la vie familiale, t'amusant à brouiller les images d'enfants en train de courir à l'aide de nuages de nicotine. Puis, d'humeur bavarde ou plus probablement fataliste, tu lanças à ton voisin :

" Créatures pitoyables n'est-ce pas ? Dire que le futur de l'humanité réside dans ces vers gémissants... "

Hrm. D'humeur fataliste dirons-nous. La douceur de ton ton était comparable à une fraîche rosée de printemps. Ironie bien sûr.

Damien vit une personne s'asseoir à ses côtés, il en était ravi, avoir un peu de compagnie. Il était ravi... jusqu'à ce qu'elle parle. Il en perdit son sourire. Elle n'aimait pas les enfants on dirait bien, elle n'aimait pas les gens. Lui, pour sa part adorait les humains, leurs réactions, leurs agissements. Elle, elle avait l'air de porter une haine envers l'humain. Il n'appréciait pas beaucoup sa vision des choses. Mais avant de prendre tout cela personnel, il lui dit:

« Mais voyons, de quoi parlez vous, ces petits être vivants n'ont pas à être traîtés de la sorte! Ils seront comme vous et moi plus tard, c'est çala beauté de l'être humain! De plus, vous avez déjà été un enfant vous même ma chère! »

Il était insulté que cette personne pense autant de mal des enfants. Lui qui adorait les voir courir, s'amuser.Il avait tellement hâte d'en avoir lui même! Les chérir, s'amuser avec eux. Il espérait vraiment faire changer le point de vue de son interlocutrice, mais ne misait tout de même pas là-dessus, vue sa vision assez fataliste des choses.